Alors que le nombre de personnes bénéficiant du statut de proche aidant ne cesse d’augmenter, il est essentiel d’éclaircir les droits des travailleurs en situation de congé de proche aidant lors de la réalisation d’un bilan de compétences. Cet article a pour objectif d’apporter un éclairage sur ces droits et les démarches à suivre pour en bénéficier.
Le congé de proche aidant : définition et conditions
Le congé de proche aidant est un dispositif permettant à un salarié, sous certaines conditions, de suspendre temporairement son contrat de travail afin d’aider un proche atteint d’une perte d’autonomie importante. Ce droit concerne aussi bien les travailleurs du secteur privé que ceux du secteur public.
Pour être éligible au congé de proche aidant, le salarié doit remplir plusieurs critères : être en activité professionnelle, justifier d’un an d’ancienneté dans l’entreprise et apporter la preuve que la personne aidée est en situation de handicap ou dépendance. La durée maximale du congé est fixée à trois mois, renouvelable jusqu’à un an sur l’ensemble de la carrière.
Le bilan de compétences : un outil pour valoriser son expérience
Le bilan de compétences est une démarche permettant d’identifier et de valoriser les compétences professionnelles acquises par un salarié tout au long de sa carrière. Il s’agit d’un processus structuré, encadré par la loi, qui peut être réalisé à la demande du salarié ou de l’employeur. Le bilan de compétences permet d’établir un projet professionnel cohérent et adapté aux aspirations du salarié, en tenant compte des opportunités du marché du travail.
Les droits des travailleurs en congé de proche aidant lors de la réalisation d’un bilan de compétences
Les travailleurs en situation de congé de proche aidant ont le droit de bénéficier d’un bilan de compétences pendant leur période d’absence. Ce droit est garanti par le Code du travail, qui prévoit que « tout salarié peut bénéficier d’un bilan de compétences » (article L6313-1).
Cependant, il convient de respecter certaines étapes pour accéder à ce dispositif :
- Informer l’employeur : le salarié doit demander l’autorisation à son employeur avant d’entamer un bilan de compétences. Cette demande doit être formulée par écrit et envoyée en recommandé avec accusé réception.
- Trouver un organisme prestataire : le salarié doit choisir un organisme habilité pour réaliser le bilan de compétences. Cet organisme doit être agréé par la région ou certifié selon les critères définis par la loi.
- Financer le bilan : plusieurs solutions de financement existent pour les travailleurs en congé de proche aidant, telles que le Compte personnel de formation (CPF), les aides des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) ou les fonds sociaux européens.
Il est important de noter que le bilan de compétences réalisé durant le congé de proche aidant ne peut pas être imposé par l’employeur. Le salarié conserve ainsi toute liberté quant à la réalisation du bilan et l’exploitation des résultats obtenus.
Les avantages du bilan de compétences pour les travailleurs en congé de proche aidant
Réaliser un bilan de compétences durant son congé de proche aidant présente plusieurs avantages :
- Valoriser son expérience d’aidant : le bilan permet d’identifier et de mettre en avant les compétences développées dans le cadre du soutien apporté à la personne aidée, comme la capacité d’organisation, l’autonomie ou encore la gestion du stress.
- Préparer son retour à l’emploi : en dressant un état des lieux précis et objectif des compétences acquises, le bilan facilite la transition entre le rôle d’aidant et celui de salarié. Il permet également d’envisager une reconversion professionnelle si celle-ci est souhaitée.
- Bénéficier d’un accompagnement personnalisé : le bilan de compétences se déroule dans un cadre confidentiel et bienveillant, où le salarié est soutenu par un conseiller spécialisé tout au long du processus.
En conclusion, les travailleurs en situation de congé de proche aidant ont tout à gagner à réaliser un bilan de compétences durant leur absence. Ce dispositif leur permet de valoriser leur expérience d’aidant, d’anticiper leur retour à l’emploi et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour construire un projet professionnel adapté à leurs aspirations et aux réalités du marché du travail.